C’est le début d'une nouvelle année et depuis le mois de décembre, les newsletters en tous genre et la presse s’en donnent à coeur joie sur les articles : “les tops truc machin chose de l'année passée”, “les informations les plus marquantes de 2019”, ou encore “que va t-il se passer cette année ?”, “comment va évoluer tel sujet cette année?”, etc. En bref, entre bilans et prédictions, passé et futur, notre cerveau ne sait plus où donner de la tête !

Vous l’aurez compris, il vaut mieux se méfier de notre matière grise qui interprète beaucoup et nous ne transmet qu’une partie de l’information de façon consciente.

Mais quel rapport avec les articles bilans et prévisions ?

Les failles visuelles, ou attentionnelles citées ci dessus ne sont que des exemples. Il existe pleins d’autres domaines dans lesquels notre cerveau peut nous jouer des tours. La mémoire, le raisonnement, les conclusions, les sensations sont tout autant soumis à ces lacunes cérébrales.
Voici donc 7 biais cognitifs à prendre en compte la prochaine fois que vous lirez un de ces articles bilans ou prédictifs car ils ont pu influencer leur rédaction :

• l'effet de position en série : la tendance d'une personne à mieux se rappeler du premier et du dernier élément d'une série, et moins bien les éléments du milieu.
• l'effet de négativité : La tendance à mémoriser davantage les souvenirs déplaisants que les souvenirs positifs.
  Faites le test ! Sans doute vous sera t-il plus facile de faire un top 5 des évènements les plus dévastateurs que des bonnes nouvelles de l’année.
• l'effet de focalisation : La tendance à juger les informations de manières inégales, en accordant plus d'importance à certains aspects qu'à d'autres.
  Par exemple si je suis passionnée d’écologie, je serais plus susceptible d’intégrer des informations à propos de la COP 25 à mon top 5 de l’année, plutôt que des informations relatives au Brexit.
• l'effet de courtoisie : La tendance à donner une opinion plus correcte sur le plan social que sa véritable opinion, afin d'éviter d'offenser qui que ce soit.
  Il sera sans doute plus acceptable de prédire la fin du cancer en 2030 que la fin du monde.
• le biais de projection sociale : La tendance d'une personne à projeter sur (ou attribuer à) autrui ses propres croyances, opinions et visions de la réalité.
  Le cofondateur de YouTube Steve Chen, en a s'en doute été victime en 2005, alors en pleins doutes sur le potentiel de sa plateforme : « Je n’ai pas envie de regarder tant de vidéos que cela. »
• l'effet Dunning Kruger : La tendance des personnes non-qualifiées à surestimer leurs compétences.
  Sachez donc repérer l’auteur des prédictions que vous pourrez lire.
• le biais pro-innovation : La tendance à avoir un optimisme excessif à propos d'une option ou invention du simple fait de son caractère innovant. Cela pourrait expliquer certaines prédictions qui s’avèrent finalement être fausses.
  
  

  Reproduction d’une vision de la ville en l’an 2000 - Jean-Marc Cote, 1899